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CHAPITRE VII.

TOM À TABLE.


Une heure venait de sonner. C’était le moment où il fallait habiller le prince pour le dîner. Tom se laissa faire machinalement. On lui ôta tout ce qu’il avait sur le corps, jusqu’aux bas et à la chaussure ; puis on lui mit un costume aussi beau que le premier, mais tout différent. Ensuite, on le conduisit en grande cérémonie dans une vaste salle magnifiquement décorée, où l’on avait dressé la table pour une seule personne.

Les plats et les couverts étaient d’or fin et rehaussés par d’admirables ciselures dues à Benvenuto, le plus grand artiste de l’époque. La pièce était presque entièrement remplie par les serviteurs du prince.

Un chapelain dit le Benedicite.

Tom faillit s’évanouir à la vue de tous les mets placés devant lui, et qui lui donnaient la fringale, comme au temps où il errait dans Offal Court et par les rues de la Cité. Il allait bravement se jeter sur le premier plat venu, quand il fut arrêté par le comte de Berkeley, qui lui attacha gravement la serviette, car les Berkeley avaient seuls ce privilège institué, en leur faveur, de longue date, par acte royal.