Page:Twain - Le prince et le pauvre, trad Largilière, 1883.djvu/64

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panaché, tout ce qu’il put attacher sans aide ; il se demanda un moment s’il n’appellerait pas quelqu’un pour le reste, mais il se rappela tout à coup qu’il avait dans ses poches quelques noisettes du dîner, et il se dit qu’il ne pouvait mieux faire que de les casser et de les manger là, loin des yeux de ses gens de service et de tous ces gentilshommes héréditaires qui l’accablaient de leurs ennuyeuses obséquiosités. Il remit donc les pièces de l’armure à leur place et croqua bravement ses noisettes.

C’était le premier instant de bonheur qu’il eût goûté depuis que Dieu, pour la punition de ses péchés, avait fait de lui un prince. Quand il n’y eut plus de noisettes, ses yeux se fixèrent sur la bibliothèque. Il parcourut les titres des livres, et en trouva quelques-uns qui parlaient de l’étiquette de la cour. C’était une bonne fortune. Il se coucha sur un divan et se mit en devoir de compléter son instruction princière.