Page:Twain - Un pari de milliardaires, et autres nouvelles.djvu/149

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Vous semblez éreinté. Si vous vouliez un courrier, il en est arrivé un cette nuit qui est libre depuis cinq jours. — Il s’appelle Ludi. — Nous vous le recommandons, ou plutôt c’est le grand hôtel Beau-Rivage qui vous le recommande.

Je refusai froidement. Tout mon courage n’était pas abattu encore, et il me déplaisait de me voir ainsi couper l’herbe sous le pied. — Je partis pour la prison municipale à neuf heures, espérant que le commissaire serait en avance, mais il s’en garda bien. Je ne m’amusai pas précisément en l’attendant. Quoi que je voulusse toucher, ou regarder, ou faire, ou ne pas faire, toujours l’agent de police me disait : « C’est défendu ! » — J’essayai, en son honneur, de sortir tout ce que je savais de français, mais il ne s’y prêta pas davantage. On eût dit qu’il lui était particulièrement désagréable d’entendre parler sa propre langue.

Enfin le commissaire arriva, et mit fin à mes ennuis. — Dès qu’il eut réuni la cour suprême — ce qui se fait pour régler tout litige en suspens — disposé tout en ordre, fait placer des factionnaires, invité l’aumônier à réciter la prière, on apporta mon enveloppe décachetée, on l’ouvrit et on ne trouva dedans que quelques photographies. — Cela venait de ce que j’en avais retiré ma lettre de crédit