Page:Une galerie antique de soixante-quatre tableaux (Philostrate de Lemnos, trad. A. Bougot).pdf/335

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naturellement un cri d’admiration à un Grec, épris de la beauté physique. On rapporte que Michel-Ange, aveugle, éprouvait une espèce d’enthou- siasme, en touchant de ses mains certains os du corps humain : pour- quoi, aux yeux des Grecs, les os n’auraient-ils pas eu leur beauté comme les muscles (1) ?

Un artiste célèbre de l’antiquité, Nicias, avait peint un Hyacinthe qu’Au- guste vit avec ravissement dans la ville d’Alexandrie, qu’il fit emporter à Rome et qui plus tard, par les soins pieux de Tibère, fut placé dans le temple


élevé au premier des empereurs romains, Nous ne connaissons rien de ce tableau si ce n’est qu’Hyacinthe y était représenté dans l’éclat de la toute première jeunesse. Brunn (2) a conclu de ce simple détail, transmis par Pausanias (3), que le tableau décrit par Philostrate ne pouvait être la repro- duction de l’œuvre de Nicias ; en effet, dit-il, le sophiste grec a eu sous les

{1) Nous reproduisons d’après Wicar une gemme du musée de Florence qui représente un discobole ; l’attitude est tout autre que celle qui est décrite par Philostrate, mais le personnage par son air de jeunesse et de vigueur répond assez bien à l’idéo que le rhéteur nous donne de son Hyacinthe,

(2) Brunn, Die gr. Künstler, Zw. B. 195.

(3) Pausanias, 111, 19, 4.

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