Page:Une galerie antique de soixante-quatre tableaux (Philostrate de Lemnos, trad. A. Bougot).pdf/376

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quelle nous avons déjà fait allusion, le centaure repose au contraire sur le train de derrière; de ses deux autres jambes, l'une, la gauche, jetée en avant, pose avec raideur sur le sol et soutient la partie supérieure du corps, qui est presque droite; l'autre se replie légèrement, comme la jambe d'un cheval qui piaffe. Dans celte situation la tête du centaure domine de fort peu les épaules d'Achille, et son bras se trouve sans effort à la hauteur de la lyre, tenue par son élève. Dans notre tableau, l’arrière-train, dont ne parle point Philostrate, élait sans doute entièrement dressé; fléchissant les jambes de

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devant, le centaure mettait les genoux en terre; ses mains descendant ainsi beaucoup plus|bas, devaient tendre les pommes et les rayons, sans qu'il eût be- soin de les abaisser, sans qu’Achille fût contraint de trop hausser les siennes. Cette attitude n’est pas fréquente ; nous la retrouvons pourtant sur une mé- tope du Parthénon (1); seulement le centaure ainsi agenouillé a été réduit à cette situation par la force; un héros bondissant sur sa croupe l’a saisi par a barbe, et en même temps qu'il ramène la tête à lui, il pèse de tout son poids et de toutes ses forces sur la partie antérieure du cheval qui s'affaisse. Aussi un seul genou pose sur le sol ; l’autre jambe touche encore la terre du sabot replié sous elle et fait effort pour se redresser. Dans notre tableau, le centaure devait offrir à peu près le même aspect que le cheval de manège saluant à deux genoux les spectateurs de ses talents.

(1) Müller-Wieseler, D. d, a. K.,1, XXII, 112.