taire de l’injustice qu’on luy fait. Et toutesfois, puis que vous me commandez de ne plus parler, je le feray pour vous obeyr; mais vous me permettrez bien, s’il vous plaist, de chanter. Et, sans attendre sa réponce, d’autant qu’il avoit la voix assez bonne, il chanta ces vers: STANCES I
Dieu! qu’est-ce que de Moy? je voy cette cruelle,
D’un plus aspre desdain s’armer de jour en jour;
Et comment se peut-il que mon service en elle
Soit pere de la hayne, estant fils de l’amour? II
L’orgueilleuse qu’elle est, regardant son visage
Avoir plus de beautez qu’on ne peut estimer,
Peut-estre contre moy s’offense en son courage
De ne me voir qu’un cœur, et que je l’ose aymer. III
Delphire, avec raison vous estes en colere,
Mais contre la nature armez vostre courr