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Page:Urfé - L’Astrée, Seconde partie, 1630.djvu/11

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maintenant ; mais parce que cependant il y en aura plusieurs qui te pourront blasmer, mets en ta memoire ce que je té vay dire, à fin de leur respondre, s’il en est besoin.

Accorde leur d’abord sans difficulté, que veritablement tu aimes à la façon de ces vieux Gaulois qu’ils te reprochent, ainsi que tu les veux ensuivre en tout le reste de tes actions, comme ils le pourront aisément reconnoistre s’ils considerent quelle est ta religion, quels sont les dieux que tu adores, quels sacrifices que tu fais, et bref quelles sont tes moeurs et tes coustumes. Et que ces bons vieux Gaulois estoient des personnes sans artifices, qui pensoient estre indigne d’un homme d’honneur de jurer et n’observer point son serment, qui n’avoient point la parole differente du cœur, qui estimoient que l’amour ne pouvoit estre sans le respect, et sans la fidelité, qui cherchoient l’entrée du Temple d’amour, par celuy de l’honneur, et celuy de