Page:Urfé - L’Astrée, Seconde partie, 1630.djvu/145

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Bel astre flamboyant, qui dans un ciel serain
Esclairez de la nuict le visage effroyable,
Ne vous offencez point, si je vous dis semblable
A la belle qui tient mon cœur dedans sa main.

 Comme vous chastement elle s’arme le sein
De tant de cruautez qu’elle est redoutable,
Et quiconque la voit, Acteon miserable,
Devoré de desirs, va l’appellant en vain

Tous les feux de la nuict vous cedent en lumiere,
Et des belles Diane est tousjours la premiere.
Rien ne trompe vos coups, rien n’esvite ses yeux.

Bref, vous vous ressemblez ; non, elle est plus cruelle,
Car un Endimion vous fit laisser les cieux,
Mais nul Endimion ne se trouve pour elle.