le prenant par la main, il luy fit tout le discours de son affection., luy disant combien le respect cni’il avoit porté à Circéne estoit grancf, puis qu’il n’avoit osé luy declarer l’amour qu’il luy portoit.
Lorsque Hylas ouyt le nom de Circéne, il luy sembla bien de Tavoir ouy nommer autres fois, sans toutesfois s’en pouvoir bien souvenir ; cela fut cause qu’il luy demanda laquelle c’estoit de toutes celles qu’il avoit veues. – Puis-que vous n’en cognoissiez point le nom, respondit Clorian, il faut croire que vous ne l’avez veue, sa beauté estant telle qu’il est impossible; qu’elle soit veue sans qu’on n’en demande le nom, et que l’amour n’en engrave en mesme temps le visage bien avant dans le cœur. Et, à la verité, quand je conte en quel temps vous estes venu en ceste ville, je pense que vous ne la pouvez avoir veue. – J’arrivay, adjousta Hylas, la veille de la derniere feste qu’on chommoit à Venus, Clorian, alors, apres avoir quelque temps pensé, luy respondit qu’il ne la pouvoit avoir veue que ce jour là : parce qu’elle partit le lendemain pour aller vers son pere, qui estoit malade dans la province des Sebusiens, d’où elle n’estoit depuis revenue. – Et bien, dit Hylas, et pour estre si belle, pensez-vous qu’elle ne vueille pas estre aimée ? Quoy donc, croyez-vous qu’il n’y ait que les laides qui vueillént souffrir de l’estre ? Tant s’en faut, si