Aller au contenu

Page:Urfé - L’Astrée, Seconde partie, 1630.djvu/237

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

comme presents. Et si cette declaration luy est agreable, je luy veux faire une requeste, qu’il me doit accorder, s’il ne veut que j’aye opinion qu’il ne m’ayme pas bien. – Commandez-moy, dit Hylas, tout ce qu’il vous plaira, hors mis deux choses, à sçavoir que je meure, ou que je me departe de l’affection que je vous porte; car si j’estois mort, je ne vous pourrois plus aymer, et si je ne vous aymois plus, je perdrois le plaisir que j’ay d’estre aymé de vous. – Et vous, et l’amour que vous me portez, respondit Phillis en sousriant, serez immortels, si vous ne mourez que par ma volonté ; mais ce que je desire, c’est d’entendre de vostre bouche ce que vous nous avez empesche d’apprendre de celle de Florice. Diane qui ouyt cette demande, et qui s’ennuyoit fort de la grande chaleur qu’il faisoit, dit : Je trouve que si nous rencontrions quelque lieu commode pour passer cette grande ardeur du soleil, il y auroit bien du plaisir de donner une heure d’audience à Hylas, car je m’asseure que son discours ne sera point ennuyeux.

Astrée qui, encore que fort desireuse d’achever son voyage, cogneut bien qu’elle disoit vray, pour ne contrarier seule à la vo­lonté, et à la commodité de toutes les autres, s’approcha d’elle, et dit qu’elle vouloit estre de la partie. – De sorte, adjousta Hylas, qu’il ne tiendraqu’à