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Page:Urfé - L’Astrée, Seconde partie, 1630.djvu/239

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s’assirent tous à l’entour de cette belle source, horsmis Silvandre, qui estant monté sur un grand cerisier, qui mesme leur faisoit ombrage, leur jet toit en bas des branches chargées de fruicts. Et, apres en avoir choisi quelques unes des plus belles, les vint presenter à Diane, qui en donna à Paris et aux bergeres, non toutesfois sans en choisir une qu’elle donna à Silvandre, en luy disant : Tenez, Silvandre, c’est ainsi que je vous fais part de vos biens. – Pleust à Dieu, dit-il en la recevant et luy baisant la main qu’elle luy tendoit, que vous receussiez d’aussi bon cœur tout ce que je vous donne, que cette part que vous me faites, m’est agreable.

Et prenant place le mieux qu’il peut aupres d’elle, lors que les cerises furent parachevées, Hylas commença de parler de cette sorte :

Histoire de Parthenopé, Florice et Dorinde

Je me suis moqué bien souvent en ma pensée, de ceux qui blasment l’inconstance, et qui font profession d’en estre plus ennemis, considerant qu’ils ne peuvent estre tels qu’ils se disent, qu’ils ne soient eux mesmes plus inconstans