Page:Urfé - L’Astrée, Seconde partie, 1630.djvu/264

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contentay pour cette fois de ce que je luy en avois dit. Et parce que la musique ayant quelque temps continué, en fin elle cessa pour laisser ouyr les voix de ceux qui chantoient. Quand Ce vint à mon rang, je chantay les vers que je vous vay dire, pour asseurer Florice, que tout ce que je luy avois dit, estoit veritable.

Sonnet
Serments amoureux


Belle, de mes desirs vous estes le trespas,
Et c’est vous toutesfois que seule je desire,
J’en jure vos beaux yeux que le soleil admire,
Et j’en jure mon cœur, surpris de vos appas.

J’en jure vos douceurs, qui sont tout mon soulas,
J’en jure vos desdains, qui sont tout mon martyre
J’en jure mes douleurs, tesmoins de vostre empire,
J’en jure ces plaisirs qu’avoir je ne puis pas.

J’en jure les amours, amoureux de vous-mesme,
J’en jure ces beautez, qui font que l’on vous ayme,
J’en jure mes espoirs, encor que bien petits.