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Page:Urfé - L’Astrée, Seconde partie, 1630.djvu/288

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Je m’y trouveray, puis que vous le voulez ainsi ; aussi seroit-il bien malaisé que vous y fussiez sans moy, puis que je ne suis jamais sans vous. Mais ressouvenez-vous d’avoir aussi bien les yeux sur ma reputation, que sur nostre contentement. Quant à moy, lors que je sçay que vous voulez quelque chose de moy, je suis aveugle pour toute autre consideration. C’est donc à vous à y prendre garde, si vous m’aimez. Et à Dieu jusques à ce que je voye celuy qui est aimé de moy, et qui m’aime, si pour le moins les dieux me veulent rendre contente.

Quelle pensez-vous, ma belle Phillis, que devint Florice, quand elle leut ceste lettre ! Elle demeura tellement hors d’elle-mesme, qu’elle ne sçavoit si c’estoit songe ou non. En fin, sans dire un seul mot, elle mit la main sur la premiere qu’elle rencontra, qui fut telle :

Lettre de Dorinde à Hylas