Page:Urfé - L’Astrée, Seconde partie, 1630.djvu/322

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quelque sorte de ceste excuse ; toutesfois elle fut contrainte d’aller avec luy hors la ville, et n’eut loisir qu d’escrire un mot, qu’elle laissa entre les mains d’une fille en qui elle avoit toutes sortes d’asseurances.

Quant à moy qui pensois qu’elle fust demeurée et que Teombre s’en fust allé seul, je ne faillis point, sur le soir, de me trouver au lieu accoustumé. Mais ceste fille m’ayant ouvert, me donna la lettre que Florice m’escrivoit, et sans dire un seul mot me referma la porte si promptement, que je ne l’en sceus empescher. Et parce qu’il faisoit obscur, et que je craignois qu’en heurtant je fusse ouy de quelqu’autre, apres avoir attendu quelque temps pour voir si elle r’ouvriroit, je m’en allay avec une grande apprehension qu’il n’y fust arrivé quelque accident. Et quand je fus en mon logis, j’avois une impatience incroyable d’attendre de la clarté pour lire la lettre qui m’avoit esté donnée. En fin je vis qu’elle estoit telle.

Lettre de Florice à Hylas