Aller au contenu

Page:Urfé - L’Astrée, Seconde partie, 1630.djvu/332

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

plus beau. – Il n’est point mauvais, adjousta Hylas, si vous nous voulez conduire à la chasse, car je croy bien que voicy le plus fort du bois.

Silvandre qui estoit fasché d’avoir perdu le chemin, fit tout le tour de cette tonne avec quelque peu de difficulté ; et estant parvenu à l’autre costé, fut plus estonné qu’auparavant, parce que ces arbres qui estoient ainsi pliez les uns sur les autres, faisoyent une forme ronde qui sembloient un temple, et qui toutesfois n’estoit que l’entrée d’un autre plus spacieux, dans lequel on entroit par celuy-cy. A l’entrée il y avoit quelques vers que Silvandre s’amusa à lire, dont toute la trouppe qui l’attendoit, se sentant essuyée, l’appella plusieurs fois. Luy tout estonné, apres leur avoir respondu, s’en retourna vers eux, sans entrer dans le temple, afin de les y conduire, et tendant le main à Diane : Ma maistresse, luy dit-il, ne plaignez point la peine que vous avez prise de venir jusques icy ; car encor que vous verrez une merveille de ces bois. Et lors, la prenant d’une main et de l’autre pliant les branches des arbres le plus qu’il pouvoit pour luy faire passage, il la conduisit au devant de l’entrée. Les autres bergers et bergeres suivirent à la file, desireux de voir ceste rareté dont Silvandre avoit parlé.