Page:Urfé - L’Astrée, Seconde partie, 1630.djvu/367

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Pour subjet qui se vienne offrir,
Qu’il ne puisse jamais souffrir
Querelle pour la chose aymée :
Que si devant luy par desdain,
D’un mesdisant elle est blasmée,
Qu’il y consente tout soudain.

Septiesme Table.

Que l’amour permette en effait
Que son jugement soit parfait,
Et que dans son ame il l’estime,
Toute telle qu’elle sera,
Condamnant comme d’un grand crime
Celuy qui plus l’estimera.

Huictiesme Table.

Qu’espris d’un amour assez lent,
Il n’aille sans cesse bruslant,
Ny qu’il languisse ou qu’il souspire
Entre la vie et le trespas :
Mais que tousjours il puisse dire
Ce qu’il veut, ou qu’il ne veut pas.

Neufiesme Table.

Estimant son propre sejour,
Son ame en soy vive d’amour,
Et non en celle qu’il adore,
Sans qu’en elle estant transformé,