Page:Urfé - L’Astrée, Seconde partie, 1630.djvu/372

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vous feray un mesme serment. – Je ne feray, dit-il, jamais difficulté de vous promettre, ny à tout autre, d’observer ce à quoy le devoir m’oblige, y ayant long temps que je l’ay promis aux dieux. – Vous me le promettez donc ? repliqua Hylas. – Je vous le promets, dit Silvandre, et sans vous obliger à nulle promesse reciproque, vous aymant trop pour vous vouloir rendre parjure. – Et moy, respondit Hylas, je le vous veux jurer, et aux dieux mesmes de ces lieux, les appellant tous à tesmoins, afin qu’ils punissent celuy de nous deux qui y contreviendra. – Je vous asseure, respondit Phillis, que pour voir un si grand changement en Hylas, je veux bien faire voir ces douze tables. Et lors, rentrant dans le cabinet, apres avoir fait une profonde reverence, elle prit le tableau et l’apporta à l’inconstant qui, la teste nue, et mettant un genouil en terre : Je reçois, dit-il, ces sacrées ordonnances comme venant d’un dieu et aportées par ma déesse, protestant de nouveau, et jurant aux grands dieux devant ce boccage sacré, et prenant ceste trouppe pour tesmoin, que toute ma vie je les observeray aussi religieusement que si Heus, Teutates, Tharamis dieu me les avoyent données visiblement. Et lors se relevant, sans remettre son chapeau, il baisa le bas de tableau, et estant environné de toute la troupe, il commença de les lire à haute voix.

Mais quand Silvandre