Page:Urfé - L’Astrée, Seconde partie, 1630.djvu/40

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

ou bien il brusle en vain,
Son carquois est perdu, ses fleches sont froissées,
Il a ses dards rompus, leurs pointes emoussées,
Et son arc sans vertu demeure dans sa main.

Ou sans plus estre archer, d’un mestier incertain
Il se laisse emporter à plus hautes pensées,
Oou ses fleches ne sont en nos coeurs addressées,
Ou bien au lieu d’amour nous blessent de desdain.

Ou bien s’il fait aymer, aymer c’est autre chose,
Que ce n’estoit jadis, et les loix qu’il propose
Sont contraires aux loix qu’il donnoit à tous :

Car aymer et hayr, c’est maintenant le mesme,
Puis que pour bien aymer il faut estre jaloux :
Que si l’on ayme ainsi, je ne veux plus qu’on m’ayme.

Silvandre, qui avoit