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Page:Urfé - L’Astrée, Seconde partie, 1630.djvu/463

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de ce qu’elle avoit à dire, elle s’approcha d’elle et luiy dit : Madame, je vous avois promis de vous amener une personne qui vous soulageroit en vostre mal : je vous tiens parolle à ce coup, car vous ne devez rien craindre tant que vous aurez celle que je vous ameine. Ormanthe contrefaisant sa parolle, respondit fort bas : Elle soit la bien venue. – Ne trouverez-vous pas bon , madame, dit la bonne femme, que je sçache en quel estat vous estes ? – Je le veux bien, respondit Ormanthe. Elle se mit donc incontinent sous le tour du lict, et passant les mains sur le ventre d’Ormanthe, fit ce qu’on a accoustumé en semblables occasions, et de fortune l’enfant remua, de sorte que, cependant qu’elle la touchoit, les douleurs prindrent cette pauvre fille, qui fut si fort presseée par Leriane et par la sage femme qu’en sonne dans le logis s’en prsit garde, tant la pauvre Ormanthe se contraignit.

Leriane qui vit la chose reussir si bien selon son dessein, donnant diverses commissions à deux fille qui estoient dans ma chambre, fit si bien qu’elle demeura seule ; et soudain, y ayant pourveu de longue main, fir bien bander sa niece, et sans que la sage femme s’en prist garde, la fit lever une heure apres, cependant qu’elles tenoient aupres du feu le petit