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Page:Urfé - L’Astrée, Seconde partie, 1630.djvu/470

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qui ne le vouloit point voir en ce danger, et qui jugeoit bien qu’il n’estoit pas à propos qu’il fust mon accusateur, et qu’il demandast en mesme temps mon bien au roy, fit en sorte qu’elle obtint de luy, qu’il laisseroit faire aux parens de cette femme. Ayant pris ceste resolution, Leriane parle à Leotaris, luy promet tout son bien, luy passe une asseurance par escrit ; bref l’oblige de sorte que luy et son frere eussent entrepris contre le Ciel, tant s’en faut qu’ils eussent fait difficulté de s’armer contre moy. Leriane asseurée de ce costé, et soustenue de l’opinion de plusieurs, mesme de l’authorité de Leontidas, se presente devant la Royne, m’accuse, s’offre de verifier ce qu’elle dit, et represente la chose, si vray-semblable que chacun la croit. Et de peur que Tersandre ne descouvrist les ruzes et malices dont elle avoit usé par le passé, elle dit qu’il est pere de l’enfant, afin qu’il ne peuſt porter tesmoignage contre elle. La Royne qui estoit une Princesse pleine d’honneur et de vertu, la conduit devant le Roy, et joignant ses prieres aux accusations de ceste meschante femme, requiert que je sois punie selon les rigueurs des loix. Leontidas est appellé qui assiſtant la Royne fit les mesmes supplications, pour la honte qu’il en recevoit, cet acte ayant esté commis en sa maison. Et sa femme en mesme temps supplia la Royne de luy faire donner