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Page:Urfé - L’Astrée, Seconde partie, 1630.djvu/475

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ny moy ne peusmes nommer personne,

tant par ce que nous ne nous y estions point preparez, que d’autant qu’il n’y avoit homme qui voulust entrer au combat sur une maúvaise querelle, comme il ceoyoit celle-cy, il faut avouer que je demeuray fort estonnée et qu’alors plus que jamais je regrettay le pauvre Damon, m’asseurant bien que s’il eust esté en vie, je n’eusse pas esté sans chevalier. Tersandre d’autre costé qui ne pouvoit deffendre que sa caus, ne peut offrir que de combattre Leotaris et son frere l’un apres l’autre.

Mais le terme estant passé, le roy, pour nous faire quelque grace, nous donna encores huict jours, et ceux-la estant escoulez, il adjousta pour tout delay trois autres, à la fin desquels nous fusmes conduits dans le camp, moy toute vestue de dueil, et sans autre compagnie que selle des gens de justice ; au contraire Leriane toute triomphante et accompagnée ce plusieurs, fut mise sur un autre eschafaut, vis à vis de celuy ou j’estois. Desja Leotaris et son frere estoient dans le camp armez et montez à l’advantage, faisant d’autant plus les vaillans qu’ils croyoient n’avoir à combattre que Tersandre, parce que nous n’avions peu trouver autre que luy, d’autant que Leontidas, qui estoit favorisé du roy, fit paroistre de tenir le party de Leriane pour l’offence qu’il disoit avoir receue, et