Page:Urfé - L’Astrée, Seconde partie, 1630.djvu/535

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Or bien, ma compagne, me dit-elle en fin, tout le mal est tombé dessus vous, encores qu’egalement j’aye contribué à la faute, si l’on doit : ainsi nommer ce que nous avons deu faire ; mais puis qu’il en est ainsi, j’auray soin de vous faire revenir le plustost qu’il me sera possible. Cependant si l’on me demande la cause de vostre absence, je diray qu’Adamas a supplié Galathée de vous laisser, pour quelque temps chez luy, ayant intention de voir s’il pourrait faire naistre quelque amitié entre Paris son fils, et vous,.et je ne le diray qu’en secret afin qu’il s’esvente moins.

A ce mot. nous nous baisames., et nous recommandant aux dieux, je vins trouver mon oncle à qui je racontay tout ce qui s’estoit passé.

Cependant. Galathée estant demeurée seule en son cabinet, et voyant tous ses desseins tant esloignez qu’elle n’esperoit plus d’en pouvoir r’approcher les occasions, fut tellement oppressée, de ce desplaisir, que s’abbouchant sur un petit lid. verd, elle demeura fort long temps sans respirer. Mais en fin y estant contrainte, elle reprit l’haleine avec un grand helas ! et puis le redoublant par plusieurs fois, apres s’estre. relevée elle jetta les yeux par hasard sur un grand miroir, qui estoit vis à vis d’elle, et s’y considérant toute en larmes : Helas ! Galathée, disoit-elle, à quoy te sert cette