Page:Urfé - L’Astrée, Seconde partie, 1630.djvu/559

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Les vents sont mes desirs, ardents dés leur naissance,
Dont s’esmeut mon vouloir comme l’air par le vent.

VI

Aussi comme les vents diversement fremissent
Sous des rochers affreux, dont ils n’osent partir,
De mesmes mes desirs au respect obeissent,
Et dans mon cœur enclos n’en oseroient sortir.

VII

Cest invisible feu qui les airs environne,
C’est la flame secrette oh je me vay bruslant.
Et comme ce grand feu ne se voit de personne,
A chascun mon ardeur je vay dissimulant.

VIII

Comme l’on voit qu’au feu tout est reduit en flame,
Et que source de vie il ne peut rien nourrir,
De mesme les pensers qui sont dedans mon ame,
S’ils ne bruslent soudain, doivent soudain mourir.

IX

La lune, c’est l’espoir qui croist et diminue,
De vous seulle empruntant les rais dont il reluit,
Mais lorsque sans lumiere