Page:Urfé - L’Astrée, Seconde partie, 1630.djvu/560

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elle erre dans la nue,
C’est mon vague penser, qui sans raison vous suit.

X

Le soleil, c’est vostre œil, lumiere sans seconde,
Bel œil, soleil d’amour, qui nous esclaire à tous ;
Que si l’autre soleil donne la vie au monde,
Quel amant peut nier de la tenir de vous ?

XI

Puis, de tant de beautez Amour vous a pourveue,
Que son jour, c’est vous voir, sa nuict, ne vous voir pas,
Si ce n’est que d’avoir le bien de vostre veue,
Nous soit plustost la vie, et l’autre le trespas.

XII

L’esté, c’est le transport dont le sang me bouillonne,
Et l’hyver, c’est la peur qui me gelle en tout temps.
Mais que me vaut cela, si tousjours mon automne
Est sans fruicts aussi bien que sans fleurs mon printemps ?

Silvandre paracheva