Page:Urfé - L’Astrée, Seconde partie, 1630.djvu/624

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La belle dont l’amour me prive de repos,
Reposoit doucement sous l’ombre d’un boccage
Là voloient les amours autour de son visage,
Qui naissoient de ses yeux, encor qu’ils fussent clos.

Là les Zephirs changez en amoureux propos,
Rendoient pour ses amours un amoureux hommage.
Et les arbres chargez de tant d’amours esclos,
N’en estoient garantis par les loix de leur aage.

Hommes, faunes ny dieux, rien n’estoit à l’entour,
Contemplant ce sommeil, qui ne bruslast d’amour,
Et perdist le repos pendant qu’elle repose.

Quelle estes-vous, beauté, quand veinere vous voulez,
Puis que, sans ce dessein, tellement vous bruslez,
Que vous voir, vous aymer, n’est qu’une mesme chose ?

Il parloit ainsi