Aller au contenu

Page:Urfé - L’Astrée, Seconde partie, 1630.djvu/745

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

voûtes vagabondes
Contre le joible sein de mon fresle vaisseau,
Sçachez que dans le sein je porte un tel flambeau
Qu’il peut rendre une mer des abismes sans ondes.

Plusieurs fois de mes yeux les deux sources fecondes
Aur oient desja fait naistre un ocean nouveau,
Si l’ardeur de ce feu ne consommoit leur eau :
Vagues, refuyez donc en vos grottes profondes.

De vos replis bossus plus fort vous nous hurtez,
Sans craindre de l’amour les flambeaux redoutez,
N’estes-vous point d’Enfer quelque source maudite ?

0 dieux ! s’il est ainsi du destin estably,
Soit plustost qu’un Lethé, pour le moins un Cocyte,
Fleuve plustost-de mort, que fleuve de l’oubly.

Au sortir de ce grand lac, je traversay les grands bois des Caturiges, et apres avoir passé Isere, riviere qui vient des Centrons , je traversay l’etroitte valée des Carroceles et Bramovices, qui me conduit jusques aux monts Coties. Je fis, en passant par ces grands rochers et ces deserts, des vers que j’ay oubliez ; mais un estranger, en la