luy en ayant donné toute l’asseurance qu’il voulut, il continua de ceste sorte.
Alexis vouloit continuer son discours, et raconter tout au long ce qu’Ursace luy avoit dit. Mais Adamas survenant l’en empescha, car Leonide et elle furent contraintes de se lever, et luy rendre l’honneur qu’elles luy devoient. Et le sage druide, les prenant chacune d’une main, commença de se promener par une allée qui, encores que couverte du soleil, ne laissoit d’avoir une belle veue du costé du bois d’Isoure.
Et cependant qu’ils discouroient de diverses choses, on les vint advertir que Silvle estoit arrivée et qu’elle estoit desja entrée dans la maison. Alexis fit difficulté de se laisser voir à elle de peur d’estre recogneue. Mais en fin se ressouvenant combien ceste nymphe avoit desja contribué du sien, pour le sortir de la peine où il estoit au palais d’Isoure, elle creut qu’elle ne seroit pas changée. Toutesfois Adamas ne fut pas d’advis qu’elle se laissast voir, craignant que la jeunesse de la nymphe, et les faveurs qu’il avoit sceu que Galathée luy faisoit, depuis que sa niepce n’estoit plus aupres d’elle, ne la fissent parler plus qu’elle ne debvroit. Et il vouloit de sorte tenir cest affaire secrette, que s’il eust pu, il se la fust cachée à luy-mesme. Il commanda donc à Leonide d’aller trouver sa compagne, et sur tout ne luy parler de Celadon ; que si elle demandoit de voir Alexis, qu’elle luy dist