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Page:Urfé - L’Astrée, Seconde partie, 1630.djvu/762

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qu’ils estoient empeschez ensemble, pour quelques affaires de leurs charges et offices ; et qu’estant resolue de retourner bien tost vers les Carnutes, et parachever son terme, elle ne se laissoit voir que le moins qu’elle pouvoit.

Leonide s’en alla donc de ceste sorte bien instruitte trouver Silvie, à laquelle elle donna d’abord tant de baisers, et fit tant d’embrassements qu’il sembloit qu’elles ne se fussent veues de plus d’un an. Et apres ces premiers accueils, et que, pour se gratifier l’une l’autre, elles se furent asseurées qu’elle ne s’estoient jamais veues si belles, et que Silvie eust dit à sa compagne que les champs ne luy avoient point gasté son beau teint, et que Leonide luy eust reproché qu’elle ne monstroit pas beaucoup de regret de ne la voir plus, et que le tracas de la Cour ne la travailloit guiere, puis qu’elle avoit un meilleur visage encores que quand elle la laissa, elles s’assirent eslongnées de chacun, et lors, Silvie luy parla de ceste sorte.

Suitte de l’histoire de Lindamor