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Page:Urfé - L’Astrée, Seconde partie, 1630.djvu/763

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Encores, ma sœur, qu’il ne me faille point de subjet pour me convier de vous venir voir, sinon le seul desir que j’en ay, si vous diray-je qu’à ce coup ce qui m’a conduict icy, n’est pas cette seule volonté, car c’est pour conferer avec vous, et si vous le trouvez bon, avec Adamas aussi, d’une affaire que j’ay jugé estre à propos de vous faire sçavoir, parce que Galathée et nous en pouvons recevoir beaucoup de contentement, ou beaucoup de desplaisir.

Sçachez donc, ma sœur, que Fleurial est revenu du lieu où vous l’aviez envoyé et qu’il a rapporté des lettres de Lindamor. Il fut bien estonné quand il ne vous trouva plus à Marcilly, et voulut venir icy, mais de fortune Galathée se prit garde qu’il parloit à moy, et soupçonnant que vous me l’eussiez envoyé, car elle ne sçavoit le voyage que vous luy aviez commandé, de faire, elle l’appela, et luy demanda d’où il venoit, et que c’est qu’il me vouloit. Luy qui pensoit bien faire, sans desguiser chose du monde, luy fit responce qu’il venoit de trouver Lindamor et en mesme