Page:Urfé - L’Astrée, Seconde partie, 1630.djvu/859

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autant agitées de la fortune qu’autres qui ayent esté de nostre temps. Car celle-cy qui semble plus aagée, c’est la sage Placidie, fille du grand Théodose, sœur d’Arcadius, et d’Honorius, femme de Constance, et mere de Valentinian, qui tous cinq ont esté empereurs, et desquels vous pouvez voir les portraits un peu en là. Et cette autre, c’est Eudoxe, fille de Theodose deuxiesme, et femme de Valentinian, que Genseric emmena en Afrique. – Voilà, dit Tircis, de belles princesses et qui ont une grande extraction, mais enquoy leur a esté la fortune si contraire ? – Je vous le diray briefvement, respondit Adamas, et ensemble vous feray cognoistre une partie des pourtraits que vous voyez icy.

Et lors, apres s’estre teu quelque temps, il reprit de cette sorte

Histoire de Placidie

Theodose premier de ce nom, empereur d’Orient, l’un des plus grands princes que nous ayons veu puis Auguste, eut trois enfans : l’un Arcadius, qui fut apres luy empereur en Orient, l’autre Honorius, qui eut l’empire d’Occident, et la sage Placidie, de qui la fortune fut si diverse, que par elle on peut aisément juger