Aller au contenu

Page:Urfé - L’Astrée, Seconde partie, 1630.djvu/871

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

leur roy, nommé Acaces, vainquit les Suéves, qui s’estoient saisis de la Meride. Et ne faut point douter que les Vandales n’eussent esté chassez de la Betique, que de leur nom, ils appelloient Vandalousie, n’eust esté la revolte qu’Attalus avoit faicte à Rome, pour estre declaré empereur, voyant qu’Honorius n’avoit point d’enfans, et ne nommoit point de successeur. Car Constance laissant imparfaite l’entreprise d’Espagne s’en vint à Rome, où il prit ce sediteux, et le confina dans l’Hippodrome ; dequoy Honorius fut si satisfait qu’il l’associa à l’empire, et le declara Auguste. Et tout ainsi que la fortune n’envoye que fort rarement un malheur tout seul, de mesme elle ne se contente guiere de donner un bien qui ne soit suivy de quelque autre. Voilà donc Constance vaincueur en Espagne, triomphant à Rome, et associé à l’empire : elle veut encore luy faire une grande faveur, et qui ne fut pas moindre que les precedentes, en luy donnant deux enfans de sa chere et tant estimée Placidie, à sçavoir, Valentinian et Honorique, desquels j’ay esté curieux d’avoir les pourtraicts. Voilà celuy de Valentinian vis à vis d’Eudoxe sa femme, fille de l’empereur Arcadius, et celuy d’Honorique aupres d’Attila, qu’elle suivit en Pannonie, apres l’avoir espousé. Voilà donc Placidie et Constance au supréme