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Page:Urfé - L’Astrée, Seconde partie, 1630.djvu/877

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ou Vandales, on eust dit que l’empereur l’avoit soupçonné à juste cause, et qu’il avoit de longue main contracté amitié avec eux, mais cela ne se pouvoit dire, des Huns, et Gepides,’ qui n’estoient encor presque cognus du peuple Romain. Et d’effect, ils ne faisoient que sortir de leurs froides et horribles demeures, pour entrer en la Pannonie, invitez à ceste entreprise par l’heureux succez des Goths.

Placidie, infiniment offencée contre son frere, tant pour la perte qu’il avoit faite de Aetius, que pour sa mauvaise conduitte en tout le reste, resolut de se retirer en Constantinople, vers son nepveu Theodose, où elle fust allée dés long-temps, n’eust esté qu’Arcadius, son frere, venant à mourir, avoit remis son fils Theodose entre les mains d’Isdigerde roy des Perses et des Parthes, qu’il avoit esleu pour son tuteur, parce qu’encor qu’il fust son amy et son confederé, toutesfois ces peuples avoient esté de tout temps ennemis de l’empire, et elle ne pouvoit trou-ver bon que des estrangers gouvernassent son nepveu. Toutesfois Isdigerde se monstra tres-homme de bien en ceste occasion, et parce qu’il n’y pouvoit aller en personne, il envoya à Constantinople un tres grand capitaine pour gouverneur de la personne et de Testat de ce jeune prince, qui pour lors ne pouvoit avoir que huict