Page:Urfé - L’Astrée, Seconde partie, 1630.djvu/878

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ans : ce Parthe se nommoit Antiochus, homme qui s’acquitta si bien de la charge qui luy avoit esté donnée, que son administration fut sans reproche.

Si vous tournez l’oeil deçà, vous verrez le pourtraict d’Isdigerde, pres de celuy d’Arcadius, auquel il tend la main ; et aux pieds de Theodose second, voilà son sage et bien-ayme gouverneur Antiochus, à la physionomie de ce dernier on juge bien que veritablement c’estoit un homme rond, et sans ambition.

De fortune, quelque temps auparavant qu’Honorius, ne se ressouvenant plus des obligations qu’ il avoit à sa sœur, luy donnast occasion de laisser l’Italie, Theodose, son nepveu, se trouva hors de tuteile, qui fut cause qu’elle se resolut plus aysément de s’en aller, et emmena avec elle ses enfans. Et d’autant que ceste sage princesse estoit infiniment aymée, et que le jeune Valentinian commençoit de donner une grande esperance de luy, plusieurs des senateurs, et des chevaliers mirent leurs jeunes enfans avec luy, pour luy faire Service. Dequoy Placidie fut tres-aise, pour obliger par ainsi les principaux seigneurs Romains à ses enfans. Entre autres Ursace, fils d’un des principaux chevaliers : je nomme celuy-cy, parce que depuis il fit la vengeance de la mort de Valentinian.

Silvandre alors interrompant le druide : Pardonnez-moy, dit-il, mon pere, si je vous