Page:Urfé - L’Astrée, Seconde partie, 1630.djvu/918

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proferay jamais paroles plus veritables nv d’une volonté plus resolue, que celles que vous venez d’ouyr et de plus, que ceste extreme affection, dont je vous parle ne changera jamais, quelque traictement que je recoive de vous – Je suis marryé, me dit-elle, Ursace, de vostre folie, parce que la longue nourriture que vous avez eue de l’empereur mon pere m’obligeoit de vous voir, et de me servir de vous, d’une meilleure volonté que de plusieurs autres, dont les merites pouvoient esgaler les vostres. Mais puis que vostre outrecuidance a passé toutes les bornes de la raison, et vous a osté la cognoissance de ce que vous me devez, ressouvenez-vous que, s’il vous advient jamais de me parier de ceste sorte, je vous feray repentir de vostre temerité, et que l’empereur et Valentinian en seront advertis. – Madame, luy respondis-je, si je ne craignois que ceux qui sont en ce jardin s’aperceussent de ce que je vous dis, je me jetterois à vos genoux pour vous demander pardon de l’offence que je vous ay faite, mais estant retenu de ceste consideration, ayez agreable la volonté que j’en ay, et me permettez de vous dire que les menaces. que vous me faictes, pourroient avoir quelque force sur moy, si c’estoit de ma volonté que ceste affection fust née, mais puis que c’est le Ciel qui m’y force, n’esperez que la crainte de l’empereur ny la consideration de Valentinian m’en divertissent jamais. Il est vray que je