Page:Urfé - L’Astrée, Seconde partie, 1630.djvu/936

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Alains et Gepides, avoit assemblé un peuple presque infiny, et s’en alloit fondre sur Constantinople.

Le commandement du retour ne fut pas plustost porté à riobinde, et à Asila, qu’ils receurent presque en mesme temps la nouvelle de la mort de Theodose, qui atteint de peste estoit mort sans fils. Je ne voulus porter ces mauvaises nouvelles à la belle Eudoxe, mais je suppliay Ariobinde qu’il me laissast tenir compagnie à celuy qu’il y envoyeroit, feignant que j’avois un extreme desir de revoir l’Italie avant que de m’en retourner, ce qui me fut aysément accordé. Et partant, nous vinsmes à Naples, et de là à Rome, où je fus receu avec tant de bonne chere, que je n’en pouvois desirer d’avantage.

Eudoxe ressentit la mort de son pere, comme son bon naturel luy commandoit, et durant le temps que les grands pleurs demeurerent à s’escouler, Valentinian fut adverty par quelques personnes que Pulcheria, qui estoit sœur de Theodose, avoit espousé un vieux capitaine nommé Martian, et qu’elle l’avoit fait eslire empereur. Ce Martian estoit celuy sur qui Genseric, Roy des Vandales, vit voler l’aigle, quand il le tenoit prisonnier en Afrique, et avec lequel il avoit fait depuis une tresgrande amitié. Et parce que c’estoit un tres grand capitaine, et de grande reputation, il contraignit bien tost Attila de se retirer en Pannonie, où despité contre son frere Bleda, il