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Page:Urfé - L’Astrée, Seconde partie, 1630.djvu/959

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s’en vint fondre en fin, avec cinq cens mille combattans, sur la Gaule. Les premiers qu’il attaqua furent les Francs, prenant et razant presque toutes leurs villes, encores qu’il en eust en son armée, comme je vous ay dit, mais c’estoient de ceux qui n’avoient pas eu le courage de passer le Rhin, avec les premiers qui avoient pris leurs demeures en Gaule. Et ruinant et bruslant de ceste sorte toute ceste province, il parvint jusques à une ville des Carnutes, nommée Orleans, où il mit le siege, et l’eust prise sans doute, si les Francs et les Visigoths ne se fussent presentez à luy avec une telle armée qu’il fut contraint de s’en aller.

Ceste armée et celle d’Ætius estoit composée, aussi bien que celle d’Attila, de diverses nations, entre les autres des Francs, des Visigoths, des Sarmates, des Alains, des Armoriquains, des Luteciens, Bourguignons, Saxons, Ribarols, Auvergnats, Eduois et divers autres peuples Gaulois avec les Lambrions, jadis soldats de l’ordonnance Romaine et maintenant alliez et gens de secours.

Attila deceu de son attente, (parce qu’il pensoit que Sigiban roy des Alains luy mettroit Orleans entre les mains, y estant avec les siens, mais il fut descouvert) ne sçachant presque s’il devoit combattre ou s’en retourner, se retire jusques en la plaine de Mauriac, ou interrogeant les sacrificateurs du succez de la bataille, il leur demande quelle en seroit l’issue.