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Page:Urfé - L’Astrée, Seconde partie, 1630.djvu/995

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de vengeance et celuy de vous pouvoir rendre un jour content de moy, ne me retenoit en vie, soyez certain que dés l’heure que pour ma deffence je vous vis si cruellement blesser devant mes, yeux, et plus encores depuis la force qui n’a esté faicte, je serois sans doute dans le tombeau. Mais le Ciel qui est juste, me promet que je verray la vengeance du sang de Valentinian, et de l’outrage qui a esté fait à Ursace, et à ceste miserable Eudoxe. Cependant, contraignez-vous, mon chevalier, et vous guerissez, car il n’y a que ce seul moyen pour parvenir à ce que nous pretendons.

Vous sçaurois-je dire quel soulagement fut celuy que je receus par ceste declaration ? II fut tel que me resolvant de guerir pour faire promptement ceste vengeance, il me sembloit que je n’avois plus de mal. Pour ce coup, elle ne m’en voulut dire davantage, estant contrainte de s’en aller pour ne faire soupçonner nostre dessein. Mais deux ou trois jours apres qu’elle me vint revoir, elle me fit entendre que Maxime avoit tué Valentinian, et que ç’avoit esté pour l’espouser à ce qu’il luy en avoit dit luy-mesme : dont elle estoit si offencée qu’elle estoit resolue de le faire mourir par quelque voye qu’elle pust rencontrer. – Il faut, luy dis-je, ma princesse, que vous ne fassiez rien imprudemment, parce que Si vous faillez vostre entreprise une fois, il ne faut plus que vous esperiez de I’executer, outre le