Page:Uzanne - Son altesse la femme.djvu/258

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promener mes recherches dans tous les repaires de la basse galanterie. Partout, le dirai-je, fatale erreur ! je la crois voir ; nulle part je ne la retrouve.

« Ah ! si je la retrouvais, René ; dussé-je mourir après avec elle, m’anéantir dans un baiser sanctifiant, je l’entraînerais bien loin de ce Paris de fange, loin des hontes, des infamies, des misères qu’elle a subies pour panser cette pauvresse en détresse et la faire revivre peu à peu comme une convalescente au soleil vivifiant de la nature. — Il y a entre nous un drame effrayant et sombre. Qui me le dira jamais ?

« Par l’amitié que tu me portes, René, ami très cher, ne me laisse pas ainsi dans cet enfer où les remords, les doutes, les souvenirs, les écœurements me tenaillent tour à tour. — L’âme ne meurt pas ; elle aime encore après la vie et tout me porte à aller retrouver cette maîtresse tant aimée dans un monde inconnu où peut-être m’a-t-elle déjà précédé. — Le suicide serait une délivrance et je me livrerais à ce dernier sommeil des vaincus d’ici-bas, si je n’estimais que Dieu seul a le droit de nous libérer de cette prison grise et froide qu’il tapisse pour nous selon ses desseins cachés. — Viens me rejoindre ici, René. Par pitié, n’abandonne pas ton très malheureux camarade

« Florval. »