Page:Uzanne - Son altesse la femme.djvu/91

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nectoient celles de sa mie. On en jugera par les sixains suivants :

Ma folastre, ma rebelle,
Mon désir, ma pastourelle,
Je baizerois mille coups
Ton front, tes yeux et ta bouche ;
Mais quand ma langue les touche,
Mes deux yeux en sont jaloux.
Quand, baisant les yeux je presse,
0 ma douce enchanteresse,
Mon âme, mon cueur, mon œil,
Mon plaisir, ma mort, ma vie,
Mes yeux pleins de jalousie
Sont en incroyable deuil.
Aussy, petite mignarde,
Quand ton œil ses rayons darde,
Benignement dessus moy,
Tout mon cerveau il essuyé
De cette amoureuse pluye
Que je verse absent de toi, etc.


Mais c’est assez emprunter à nos chers poëtes sur un sujet si bruslant. Tous sonnent goliardement la fanfare des Baisers, tous y apportent la mesme furie d’amour, le mesme assoiffement de muqueuse, et semblable appétence charnelle, paraphrase de la caresse sur des rhythmes les plus variés. On se ruoit alors à l’amour, aux enlacements, aux contacts fré- tillards et lascifs, sans mesnagements ; la folastrerie regnoit partout avec le sentiment troublant de la