Page:Vacher de Lapouge - Race et milieu social.djvu/353

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n’aperçoit aucune des statistiques concernant les autres agents de sélection, qui se rencontrent seulement dans des ouvrages spéciaux inconnus de l’auteur. L’auteur connaît bien l’historique du sélectionnisme pratique, il cite les idées de Platon, de Morus, de Campanella et des divers utopistes qui en ont parlé, mais il ne dit rien des contemporains, et de la phase actuelle d’application. Sur les sélections sociales, à peu près rien. C’est la partie principale du sujet qui manque ainsi tout entière. Rien sur les sélections militaire, religieuse, politique, judiciaire, etc. Pas un mot non plus des résultats de l’anthropologie de classe, qui permettent, par des mensurations précises, d’évaluer l’influence de ces sélections sur les éléments ethniques.

Cette lacune se retrouve chez les autres concurrents. Seul Woltmann paraît avoir possédé les connaissances nécessaires pour aborder ce sujet. Ce n’est pourtant pas une chose de mince importance que par le jeu des seules sélections sociales la race historique ait disparu en France en moins de trois siècles, et ait été remplacée par un élément ethnique à peine représenté au Moyen-Age. Ce n’est pas non plus une question sans intérêt pour un Allemand que de savoir si la race germanique, déjà supplantée dans la moitié de l’Empire par la concurrence des brachycéphales, est appelée à s’éteindre entièrement. M. Ruppin, comme ses concurrents, a l’air de ne pas même se douter de pareilles choses. Je comprendrais pareil silence en France ; les démocrates cherchent à extirper du cerveau des Français toute notion contraire au dogme de l’égalité fondamentale des individus, proclamé par Rousseau. En Allemagne où la pensée scientifique n’est pas soumise à ce régime d’inquisition, je ne comprends pas que l’on