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Une foule de leurs expressions ou de leurs images sont empruntées au langage du bord, aux choses de la mer, à la vie maritime : ils ont un langage à eux, et ceux qui les entourent le comprennent et le parlent.

« À Lyon, et autrefois surtout, la grande industrie du pays était celle de la soie. Il n’y avait presque pas de Lyonnais qui, de près ou de loin, n’y eût été employé, au moins à un certain moment de sa vie ; sans parler des innombrables ouvriers qui s’occupaient des métiers à tisser, ou des mécaniques de dévidage, ou des mille accessoires qu’ils comportent, nombreux, bien nombreux étaient ceux qui, à des degrés divers, s’occupaient de la soie. Tous ces gens-là avient un langage particulier, formé de termes du métier, qui se généralisaient par l’image et qui peu à peu entraient dans la langue locale.

« Ces termes, ces figures de langage très pittoresques, étaient jadis employés et compris par tous. Aujourd’hui, les tisseurs étant moins nombreux dans une population plus considérable, le langage tend à se rapprocher de plus en plus de la langue nationale. Il en existe cependant de beaux restes. Pour les comprendre, il faut avoir la connaissance au moins rudimentaire de certains mots employés dans l’industrie de la soie. »

J’ai tenu à transcrire ce qui précède, d’abord pour prendre date, ensuite pour montrer que mon travail est le résultat de longues recherches.

Oui, j’ai besoin de prendre date, parce qu’après le Littré de la Grand’Côte, on ne manquera pas de dire que je suis en retard, et qu’un auteur ne peut traiter le même sujet, dix ans après un auteur précédent, qu’à la condition de faire mieux. Plus bas, je m’expliquerai à ce sujet ; pour le moment, il ne s’agit que de prendre date.

Donc, j’ai fait paraître en 1894 deux articles dans la Revue du Lyonnais, sur les vieux mots lyonnais ; quelques mois après, paraissait le Littré de Nizier du Puitspelu ; celui-ci n’a pas pu engendrer ceux-là. J’avoue que mes articles n’étaient qu’une sèche