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nomenclature, mais ils sont une preuve manifeste que l’idée première m’est bien personnelle et qu’elle ne m’est pas venue d’ailleurs. J’ajoute même qu’en raison de cette sécheresse, que je constatais moi-même, dès ce moment, je rêvais de faire mieux.

J’ai besoin de montrer que mon travail est loin d’être une improvisation, ce qui m’eût été facile si je n’avais voulu faire qu’un plagiat du Littré de la Grand'Côte. Voilà plus de dix ans que, chaque jour, je fais ma cueillette un peu partout, chez nos anciens auteurs qui ont écrit en notre langage, chez nos familles d’ouvriers, où j’ai passé de longues heures pour retrouver des mots oubliés, ou pour en apprendre que je ne connaissais pas. Ce sont ces derniers que je désigne dans mon titre par M. Toulmonde.

Quant aux auteurs, ils méritent une mention spéciale. Je ne cite que pour mémoire Molard, qui a fait un travail pédantesque sur les locutions vicieuses employées à Lyon, et Martin-Rey, qui avait fait un glossaire du langage lyonnais, fort célébré d’avance, mais qui ne fut pas publié.

Ce sont les deux Chevauchées de l’âne et les Noëls lyonnais, où l’on trovue encore nombreux des mots qui ont survécu à l’action du temps.

C’est Étienne Blanc qui avait adopté le pseudonyme de Jirôme Roquet, aliàs Tampiâ, et qui a réuni en un livre, qu’il intitula les Canettes, les divereses pièces qu’il composa : la Chaste Suzanne, la Séduction réparée, Ma Navette, la Banquette, les Mariages dotés, Récit des Amours et Calamitances, Oraison funéraire de la Barnardine, etc. ;

C’est le théâtre de Laurent Mourguet, recueilli et mis en ordre par M. Onofrio, président de chambre, plus tard conseiller à la Cour de cassation. J’y joins la pièce de M. Coste-Labaume, Guignol député, et aussi la collection du Journal de Guignol, du père Labaume. Guignol, on ne l’ignore pas, c’est l’incarnation outrancière du Lyonnais et surtout de son langage. Pour un chercheur qui ne veut recueillir que des mots, sans s’inquiéter da la charge et de l’excès, c’est une mine inépuisable ;