L’Omnivalence… excito-depressive « . Mais c’est une trouvaille !… Je vois cela tout imprimé… Quel titre !… Quel apéritif pour le lecteur !… De l’Omnivalence et du traitement des favorites anormales… De l’hyperfavoritisme omnivalent logico-résistant… Mon cher, je vous implore. Donnez-moi ce mot… Que je lui fasse un sort… Cette fois, je renonce à la peinture virtuelle et à la pêche négative, et je vais vous rédiger un de ces articles pour l’ « Encéphale » qui se portera bien ! Et qui portera !… Ce sera un morceau !… Et avec ce titre !… Mais, mon bon ; vous verrez dans quelque temps, votre omnivalence figurer dans le Dictionnaire de l’Académie…
— De Médecine ?
— Naturellement.
— Mais sur quoi, l’article ?
— Mais, sur vous…
— Diable !…
— Continuez, je vous en supplie, Omnivalent est une de ces trouvailles…
— Tant pis. Je continue.
— Vous êtes en verve. Omnivalent est une perle.
— Je vous remercie. Perle implique mollusque.
— Eh bien, les mollusques ne passent point pour des agités. Ce sont des animaux à idées fixes. Nous restons dans le sujet.
— Docteur, vous ne faites que vous moquer de moi.
— Mais pas du tout, mon ami… Je vais vous dire : il fait superbe ; on cause ; et je ne sais rien de plus délicat ni de plus délectable que de se jouer, comme nous faisons, à la surface de…
— De quoi ?
— De tout. De nos esprits. De nos problèmes…
— De nos soucis, de nos peines… De notre histoire.
— Nager, barbotter dans ce qu’on ignore, au moyen de ce que l’on sait ! C’est divin.
— L’Homme est fait pour causer. Je le crois très sérieusement.
— Alors, mon bon, les cafés furent prévus dans le plan du Cosmos ?