Page:Van Bever - Les Poètes du terroir, t1, Delagrave.djvu/186

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
164
LES POÈTES DU TERROIR

Va-t’en, ô ma Lucie,
sur les réglisses,
sur la pelouse où glisse
une génisse.

Quitte la pauvre plaine.
Va vers la neige
où Martin et Bergère
ont leur chaumière.

Ya-t’en. Mais reste. Vois,
je souffre tant…
Mais que suis-je pour toi ?
… Lucie, va-t’en…

Va-t’en où Dieu t’envoie,
si c’est ta voie.
Va-t’en, et laisse-moi
seul au village.

Ce ne sera plus toi
auprès de moi,
Le puits ne pleurera
plus sur tes bras.

Oui, la fontaine qui
coule aux prairies
te donnera l’oubli
de mon vieux puits,

et le son des clarines
qui se balancent
te donnera l’oubli
de ma souffrance.

(Le Triomphe de la Vie.)