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LES POÈTES DU TERROIR

Ah ! si vous v’iez ren nous donner,
Faites nous pas attende,
Mon camarad’ qu’a si grand fré,
Moue que le corps m’en tremble ;
Dounez-nous-en donc.
J’avons qu’trois calons
Dans nouter bissac
Fasons tric et trac.

Ah ! donnez, dounez-nous-en donc,
Faites moué pas attende ;
Donnez moue la fill’ d’la maison
Ah ! c’est ben la pus gente
Qu’est contre le feu
Qu’coup’ la part à Dieu.
Je v’ions pas nous en torner
Que nouter jau (coq) l’ait chanté.


LES BRANDONS[1]

Le dimanche des Brandons ou Rogations on chantait :

Brandounons la vielle,
Et la vielle et l’échardon ;
Brandounons fumelles !
Brandounons la vielle !

La boun’ mé sus les tisons
A fricasse les beugnons
Que les beugnons sont si bons.

Brandelons fumelles !
Les beugnons sont pas cheux nous,
Y sont cheux les prêtres
Pour ceux qu’en p’vont être.

Si j’allions cheux les curés
Je serions ben aroutés.
Si j’en avions demandé.

  1. Les brandons étaient des espèces de torches faites avec l’aubulon blanc. On les allumait à la tombée de la nuit, et on les promenait dans les champs pour purifier l’air et avoir de belles recoltes.