lerye, homme très sçavant, natif de Paris, secrétaire de feu M. d’Auxerre, lesquelles il composa dans sa jeunesse, contenant diverses matières pleines de grand récréation et de passetemps.
Bibliographie. — Charles d’Héricault, Préface aux Œuvres de R. de Collerye ; Paris, éd. Jannet, 1856, in-12. — Henri La Maynardière, Poètes chrétiens ; Paris, Bloud, 1908, in-18.
Or qui m’nymera, si me suyve,
Je suis Bon Temps, vous le voyez ;
En mon banquet nul n’y arrive
Pourveu qu’il[1] se fume ou estrive,
Ou ait ses esprits fourvoyez.
Gens sans amour, gens desvoyez,
Je ne veux ni ne les appelle,
Mais qu’ilz soient gectez à la pelle.
Je ne semons en mon convive
Que tous bons rustres avoyez ;
Moy, mes suppostz, à pleine rive,
Nous buvons, d’une façon vive,
A ceulx qui y sont convoyez.
Danseurs, saulteurs, chantres, oyez,
Je vous retiens de ma chapelle
Sans estre gectez à la pelle.
Grongnards, hongnards, fongnards, je prive[2],
Les biens leurs sont mal employez ;
Ma volunté n’est point rétive,
Sur toutes est consolative
Frisque, gaillarde, et le croyez ;
Jureurs, blasphémateurs, noyez ;
S’il vient que quelqu un en appelle.
Qu’il ne soit gecté à la pelle.
Prince Bacchus, telz sont rayez.
Car d’avec moy je les expelle ;
De mon vin clairet essayez
Qu’on ne doibt gecter à la pelle.