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BOURGOGNE

BONAVENTURE DES PÉRIERS

(?-1544)


Bonaventure Des Périers était d’Arnay-le-Duc ; il naquit vers la fin du xve siècle. Sa famille pouvait être noble et ancienne, ainsi qu’on l’a dit, mais à coup sur elle ne fit rien pour la fortune du jeune Bonaventure, qui ne rougit pas de parler de sa pauvreté dans ses vers. Il est même probable qu’il se nommait tout simplement Jean Bonaventure et qu’il avait été élevé en dehors de sa famille. Les circonstances de sa vie sont enveloppées d’un mystère impénétrable. Tout ce que l’on en sait, c’est qu’il devint valet de chambre de Marguerite de Valois, sœur de François I, et prit part à la composition de la Marguerite des Marguerites et à l’Heptameron de la reine de Navarre, publiés sous le nom de cette princesse. Il vivait encore en 1539. puisqu’il fit, le 15 mai de cette année, le voyage de Lyon à Nostre-Dame de l’Isle-Barbe, qu’il décrivit ensuite en rimes ; mais il était mort le dernier jour du mois d’août 1544, lorsque son ami et son compatriote Antoine du Moulin fit paraître le recueil de ses poésies. Sa fin fut tragique, si l’on en croit Henri Estienne, lequel raconte, dans son Apologie pour Hérodote, que Bonaventure, devenu fou, se perça de sa propre épée, malgré la vigilance de ceux qui le gardaient. Il est l’auteur d’une traduction de l’Andrienne, de Térence (Lyon, 1537, in-8o) du Cymbalum mundi en français contenant quatre dialogues poétiques, fort antiques, joyeux et facétieux (Paris, Jehan Morin, 1537, in-8o), édition originale, entièrement supprimée ; des Nouvelles Récréations et joyeux devis (Lyon, R. Granjon, 1558, in-8o), recueil de contes plaisants, maintes fois réimprimé, qui ont fixé sa réputation. Sa contribution à l’histoire poétique de la Bourgogne consiste en quelques rares pièces, insérées au recueil de ses Œuvres, édition de Lyon, 1544, in-8o. Encore n’y fait-il presque jamais allusion à son pays d’origine. Bonaventure des Périers n’est pas un poète au sens propre du mot, quoique ses vers abondent en idées heureuses et en images neuves. On doit lui reconnaître néanmoins de véritables dons lyriques. Il y a souvent un rapport très étroit entre ses poèmes et quelques-uns de ceux qui sont insérés dans la Marguerite des Marguerites de la reine de Navarre.