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LES POÈTES DU TERROIR

Pour dans cette eau magicienne
Le juste courroux expier.

Ici solitaire un autel
Religieux il édifie,
Où son souvenir immortel
Aux noms aimez il sacrifie
De ceux qui, des fleurs anciennes,
Honorant leurs inventions,
De cent douceurs Hymetiennes,
Arrosent leurs affections,

Du laurier tousjours verdissant,
Du Myrthe mol, du rampant lierre,
De l’Olivier verpalissant,
Et du pampre frais il l’enserre :
Il y respand la fleur fragile
Du Jasmin, du Pavot transi,
De l’odorante Camomille,
Du chaud Thym et du roux Souci.

Afin que ceux, lesquels Cypris,
Ou bien Phebus affectionne
Puissent ici cueillir le pris
D’un bouquet, ou d’une couronne :
Et si quelqu’un la fureur semble
Sentir de l’un et l’autre Dieu,
Et bouquet, et couronne ensemble,
Il puisse cueillir en ce lieu.

(Vers lyriques.)