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LES POÈTES DU TERROIR

phe ou les alexandrins accouplés qu’il a trouvés tout à l’heure. Puis il repart, s’arrête de nouveau, et quand il rentre à Saint-Point ou à Milly, la pièce est à moitié faite… » Tout le meilleur de son art est là. Qu’on lise Le Vallon, Souvenir d’enfance, La Cloche du Village, Une Dernière Visite, La Vie champêtre, Milly, etc., tant d’autres pièces où s’exhale son amour du sol, et l’on s’expliquera l’étroite communion du poète et des choses de la nature qui l’entourent, formant un cadre charmant à sa mélancolie. Provinciale, son œuvre l’est au noble sens du mot, car elle élargit l’horizon de la petite patrie et d’un humble hameau perdu entre les monts, noyé dans la brume qui monte des vallées, fait un site glorieux où l’àme se transporte et tend à se fixer loin de la vanité des villes. Tient-on à savoir quand parurent pour la première fois les recueils poétiques de Lamartine ? Voici succinctement quelques titres et quelques dates : Méditations poétiques (Paris, Nicolle, 1820, in-8o) ; Nouvelles Méditations poétiques (Paris, Canel, 1823, in-8o) ; La Mort de Socrate (Paris, Ladvocat, 1823, in-8o) ; Chant du sacre ou la veille des armes (Paris, Urbain Canel, 1825, in-8o) ; Le Dernier Chant du Pèlerinage d’Harold (Paris, Dondey-Dupré, 1825, in-8o) ; Epîtres (Paris, Urbain Canel, 1825, in-8o) ; Harmonies poétiques et religieuses (Paris, Gosselin, 1830, in-8o) ; Jocelyn (Paris, Gosselin, 1836, in-12) ; La Chute d’un Ange (ibid., 1838, in-12) ; Recueillements poétiques (ibid., 1839, in-S") ; Mélanges poétiques et discours (ibid., 1839, in-8o), etc.

Bibliographie. — Sainte-Beuve, Portraits contempor., Causeries du lundi. — J. Janin, Lamartine ; Paris, 1869, in-8o. — Ch. de Mazade, Lamartine, etc., Paris, Didot, 1872, in-8o. — Barbey d’Aurevilly, Œuvres : Les Poètes. — Charles de Pomairols, Lamartine, etc. ; Paris, Hachette, 1889, in-18 ; — Jules Lemaître, Les Contemporains, IV ; Paris, Lecène et Oudin, 1890, in-18. — A. France, L’Elvire de Lamartine ; Paris, Champion, 1893, in-8o. — Léon Séché, Lamartine de 1816 à 1830 ; Paris, Soc. du Mercure de France, 1905, in-8o. — Th. von Poplawsky, L’Influence d’Ossian sur l’œuvre de Lamartine ; Heidelberg, 1905, in-8o, etc.



MILLY OU LA TERRE NATALE


Pourquoi le prononcer, ce nom de la patrie ?
Dans son brillant exil mon cœur en a frémi ;
Il résonne de loin, dans mon âme attendrie,
Comme les pas connus ou la voix d’un ami.