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LES POÈTES DU TERROIR

in-12). Il composa aussi des romans, Le Manoir des Dunes et les Récits du foyer, ainsi que des écrits politiques inspirés par l’amour désintéressé du peuple.

Homme généreux et bienveillant, Hippolyte de la Morvonnais fut maire de la commune de Saint-Potan, non loin de son manoir du Val. Il mourut de tristesse, chez ses sœurs, au village de Bascamp en Pleudilien, le 4 juillet 1853.

La Thébaïde des grèves a été réimprimée, avec diverses poésies posthumes, par les soins de l’éditeur Didier, en 1864 (un vol.  in-12).

Bibliographie. — Jules Claretie, Elisa Mercœur, H. de la Morvonnais, etc., Paris, Bachelin-Deflorenne, 1864, in-16. — Amédée Duquesnel, Préface à la Thébaïde des grèves, éd. de 1864. — Maurice de Guérin, Journal, Lettres et Poèmes, publiés par G.-S. Trebutien, 8e édit., Paris, Didier, 1865, in-18. — J. Rousse, La Poésie bretonne au dix-neuvième siècle, Paris, Lethielleux, 1895, in-18. — Louis Tiercelin, Des « Elégies » à « La Thébaïde des Grèves », etc. ; L’Hermine, 20 août 1908 et fasc. suiv.


MA VOIX S’ÉLÈVERA…


Ma voix s’élèvera du fond des solitudes
Avec la voix des vents, du feuillage et des flots.
Aux amis inconnus je dirai mes études,
Et ma vie au milieu des rustiques tableaux.

Je dirai la famille, et du toit domestique
Le modeste bonheur, le calme, les travaux ;
Rien ne peut mériter le dédain du cantique ;
Il doit aller partout, formant des cœurs nouveaux.

Qu’il dise le foyer cher à la causerie,
Lorsque le soir se fait ; qu’il relève du seuil
Les plus humbles détails, la vieille poterie,
Et l’antique gravure où la vierge est en deuil.

Qu’il dise le repas si joyeux du dimanche,
Le parc frais, le laitage et les fruits du verger,
L’aimable jeune fille en simple robe blanche,
Et le fils amenant quelque jeune étranger.

Ma poésie ira dans les bourgs de Bretagne ;
On négligea longtemps ces agrestes cités.